🎄 La Marchandise de Noël est Arrivée ! 🎄
Nous sommes heureux de vous annoncer que notre boutique est désormais remplie de décorations festives et de cadeaux uniques pour célébrer Noël !
Venez découvrir notre sélection spéciale et préparez-vous à faire de cette saison un moment inoubliable.
Ne manquez pas l'occasion de plonger dans l'esprit des fêtes ! ✨
Isabelle Clément, La Presse, publié le 21 août 2018.
L’endroit est une véritable caverne d’Ali Baba en plein coeur de Montréal: 20 000 pi2 de trésors de toute sorte entassés dans un ordre plutôt aléatoire. Ce n’est pas le genre d’endroit qu’on visite en quelques minutes… Le propriétaire, Stéphane Tremblay, est aussi un sous-traitant pour sept écocentres de la Ville de Montréal.
Après avoir été triés dans les centres, les objets atterrissent donc sur les tablettes de l’entrepôt de la rue Murray. Ici, ça fonctionne comme un marché aux puces: on est assuré de trouver quelque chose, même si ce n’est pas ce qu’on cherchait au départ.
Le marchandage est aussi de mise. L’entreprise a également une vocation sociale puisqu’elle offre un service de réinsertion à des personnes ayant des problèmes de santé mentale. De plus, on y trouve un service de location pour des décors de films.
Par Diane Martin-Graser, la griffe, le magazine des quartiers Petite-Bourgogne/Griffintown, printemps/été 2018.
NON LOIN DU TUMULTE DES GRUES ET DE L’AGITATION ÉTUDIANTE, UN ÉDIFICE DE LA RUE MURRAY ARBORE UN LOGO QUE LES RÉSIDENTS DE GRIFFINTOWN COMMENCENT À BIEN CONNAÎTRE.
Sur la porte du garage, l’acronyme d’ARTÉ pour Artisans du Renouveau et de la Transformation Écologique. Non moins de 20 000 pieds carrés de véritables trésors dénichés par son gérant, Stéphane Tremblay, et son équipe dynamique. Parcours étonnant d’un humaniste et de ces objets désireux d’occuper une place dans les logements montréalais. Bien installé sur du mobilier mexicain en bois brut, Stéphane nous explique son implication dans le réemploi d’objets. Sur les bancs du Collège Lasalle, il imaginait déjà récupérer les habits usagés pour les remettre au goût du jour. Diplôme de designer en mode en poche, Stéphane démarche auprès des Écocentres afin de mettre son plan à exécution. De fil en aiguille, l’Écocentre Eadie l’emploie comme salarié et ce dernier fondera ARTÉ au sein même de l’entrepôt. Forte de son succès, la petite entreprise déménage rue Murray en 2014 dans un local plus grand. La balade dans les allées prend un air de sinécure : on contemple, on redécouvre les charmes de jadis. Classés par thèmes, fauteuils et commodes dévoilent parfois les signes du temps sans toutefois en avoir perdu leur robustesse. La magie opère lorsqu’on s’imagine que, quelques décennies auparavant, ces accessoires ont croisé la vie d’une autre génération de Montréalais.
Dans un coin de l’entrepôt, l’escalier dérobé conduit à un dédale de richesses dont les plateaux comme la série 19-2, le film Polytechnique ou le dernier X-Men se servent pour confectionner leurs décors. Sous les projecteurs, Stéphane n’hésite pas à partager son expertise ainsi que son ambition de pérenniser les objets en leur accordant une deuxième chance. Cette entreprise d’économie sociale reste un modèle honorable par sa démarche communautaire, notamment grâce à l’intégration des employés en réinsertion professionnelle. De plus, avec 130 tonnes de matériel récupérées en 2017, ARTÉ propose une alternative durable à la consommation courante en redonnant vie aux belles choses.
Fabienne Couturier, La Presse, 15 avril 2017
La saison des déménagements approche à grands pas. Pour plusieurs, c’est le moment de se débarrasser de ce qui encombre la maison. Si bien des gens se tournent vers les friperies ou l’Armée du Salut pour donner une seconde vie à leurs objets, d’autres les déposent tout bonnement à l’écocentre de leur quartier, comme de vieux débris. Mais tout ne prendra pas le chemin du site d’enfouissement pour autant. Il s’en faut.
À l’ombre de l’École de technologie supérieure, dans Griffintown, une petite rue résiste on ne sait trop comment à la spéculation immobilière. Là, entre une vieille maison de briques rouges et ce qui semble un atelier désaffecté, se trouve un entrepôt presque anonyme aux fenêtres poussiéreuses. Une porte de garage marquée d’un grand « A » et du sigle ARTE, une petite porte bleue portant la même enseigne, voilà tout ce qui distingue ce bâtiment de ses voisins décrépits. Mais poussez seulement cette porte bleue.
Rien ne vous prépare au choc que vous allez vivre. C’est ici qu’aboutit tout, absolument tout ce qui a été déposé dans l’un des sept écocentres de Montréal depuis près de 10 ans. Enfin, tout ce qui était le moindrement réutilisable, réparable et, bien sûr, revendable : meubles, articles de sport, jouets, bibelots, vêtements, lustres, livres… tout ! Cela s’empile, monte à l’assaut des murs, dessine des couloirs, forme un labyrinthe poussiéreux qui étouffe les sons.
Ici, un vertigineux corridor de chaises empilées jusqu’au plafond (haut, le plafond). Là, un poêle à bois vert avec un morceau qui pend. Ailleurs, un véritable autel d’église, deux pianos édentés, un harmonium asthmatique. Plus loin, des matériaux de construction, des piles de vaisselle, des alignements de globes multicolores. C’est comme ça sur les 13 000 pi2 de l’immeuble, et cela fait les délices des accessoiristes de théâtre et de cinéma autant que des chineurs occasionnels et des collectionneurs.
Le responsable de ce joyeux capharnaüm s’appelle Stéphane Tremblay. Natif de Chicoutimi-Nord, il a migré à Montréal en 1991 pour étudier en design de mode au Collège LaSalle. Après cinq ans à travailler comme designer patroniste, l’envie lui a pris de lancer sa propre entreprise. Il a suivi une formation en ce sens au Regroupement économique et social du Sud-Ouest (RESO) et, quelque temps plus tard, après deux ans à travailler comme préposé au triage à l’écocentre Eadie, dans le Sud-Ouest, il a décroché le contrat de gestion de ce centre. Puis d’un autre. Et d’un autre encore.
De fil en aiguille, il s’est retrouvé responsable des sept écocentres de Montréal, où son entreprise, ARTE (Artisans du renouveau et de la transformation écologique), récupère tout ce qui peut être récupéré.
Insertion professionnelle
ARTE ne fait pas que favoriser le réemploi des objets. Elle donne aussi de l’emploi à des gens qui, autrement, n’en auraient pas. Au plus fort de la saison, en été, Stéphane Tremblay compte sur une équipe de 14 personnes, toutes aux prises avec des problèmes de santé mentale et en processus d’insertion avec l’OBNL L’Arrimage.
À 47 ans, Stéphane Tremblay a encore l’allure d’un ado, et il en a la fougue aussi. Son bureau déborde d’objets trop précieux ou fragiles pour être entreposés avec le reste, comme ces deux magnifiques secrétaires en marqueterie, en vente pour 2700 $ chacun, ou ce lustre Art déco, qu’il évalue à environ 250 $. Comment fixe-t-il le prix des choses ?
« On va voir sur internet, chez les antiquaires, et on demande 30 %, 35 % de moins. À force d’en voir, aussi, on finit par connaître ça un peu… » — Stéphane Tremblay, directeur d’ARTE
Mine de rien, son chiffre d’affaires, en 2015, a atteint 305 000 $, et il estime que, dans la même période, 130 000 tonnes de marchandise ont transité par son entrepôt, soit 40 000 de plus qu’en 2014. C’est dire si la brocante a de l’avenir !
Dans pareil bric-à-brac, on peut tout trouver… ou rien du tout ! Si l’on cherche quelque chose en particulier, on peut se fier à Stéphane Tremblay, qui connaît son stock par cœur. On pourrait même dire avec le cœur, tant il semble passionné par ce qu’il fait.
Autrement, on peut se contenter d’errer au hasard dans ces allées surréalistes, de se laisser attirer par un lustre de porcelaine rococo, un tableau anonyme, une chaise qui ouvre les bras…